Le musée
Dèf : Lieu où est conservée et exposée une collection d'art
Un musée est une institution permanente, sans but
lucratif, au service de la société et de son
développement, ouverte au public et qui fait des recherches
concernant les témoins matériels de l'homme et de son
environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et
notamment les expose à des fins d'études,
d'éducation et de délectation." Définition
officielle de l'I.CO.M. (le Conseil international des Musées).
Vue intérieure du musée d'Orsay
Un musée est donc un lieu où
sont exposés des objets. Les musées sont souvent
spécialisés, il en existe trois grandes catégories
: les musées d'Art, les musées d'Histoire et les
musées de Sciences. Etymologie : le terme musée vient du
latin museum, temple des Muses, divinités des arts.
Au Moyen-Age, les ivoires et les tapisseries accompagnent
les nobles de château en château, les portraits d'une
bourgeoisie naissante au XVe siècle répandent en Europe
le format du tableau, les peintures historiques de grandes dimensions
ornent les galeries des châteaux devenus lieux de
représentation et de pouvoir à partir du XVe
siècle, et jusqu'au XIXe siècle. La collection d'objets
est par ailleurs une pratique très ancienne. On en trouve la
trace dès le paléolithique, puis en Égypte... Avec
les Romains, les collections s'enrichissent du butin des guerres. Des
préoccupations de conservation et d'exposition apparaissent mais
ces biens publics restent aux mains de bienfaiteurs privés qui
les rassemblent dans les thermes ou sous les portiques, il n'y a pas
d'institution publique des musées. Le mot musée, dans son
acception moderne, apparaît en Italie dans la seconde
moitié du XVe siècle, à la suite de la
Renaissance. En effet, les princes italiens sont les premiers à
envisager l'idée d'une collection de tableaux et de sculptures,
rassemblés, offerts aux regards des voyageurs et des artistes
à l'intérieur des cours et des jardins, puis dans les
galeries (large couloir reliant un bâtiment à l'autre).
Ils associent les notions d'œuvre d'art, de collection et de
public, posant ainsi les éléments constitutifs du futur
musée des arts.
Le musée et la collection publique, tels que nous
les connaissons aujourd'hui, sont une invention relativement
récente, puisqu'elle date du XVIIIe siècle, eUn
musée est une institution permanente, sans but lucratif, au
service de la société et de son développement,
ouverte au public et qui fait des recherches concernant les
témoins matériels de l'homme et de son environnement,
acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les
expose à des fins d'études, d'éducation et de
délectation." Définition officielle de l'I.CO.M. (le
Conseil international des Musées).
La pyramide du Louvre, de Ieoh Ming Pei
Le but du musée, institution publique au
départ, est de rendre accessible à tous le patrimoine
collectif de la Nation, l'idée du beau et du savoir à
travers une sélection d'objets. Le musée montre l'art,
mais aussi la science, la technique, l'histoire, toutes les nouvelles
disciplines porteuses de progrès et de modernité.
Le musée se voit attribuer trois fonctions essentielles :
collecter, conserver et montrer. Ces fonctions font l'objet de
disciplines propres au musée : la muséologie
dédiée à l'étude de l'institution et de sa
fonction sociale et la muséographie plus
précisément chargée des aspects opératoires
tels que l'architecture, les installations, l'organisation des
musées.
La gestion du patrimoine culturel obéit à deux logiques
contradictoires. D'abord celle de la collection, appliquée par
le Moma. Dans cette logique, le collectionneur tente de réunir
les œuvres les meilleures. S'il en possède deux qui ne
sont pas excellentes, il n'hésite pas à s'en
séparer au profit d'une seule autre. S'il en possède deux
qui sont redondantes, il en vend une pour en acquérir une autre
qui complète sa collection. Dans le jargon des collectionneurs
privés, cela s'appelle un arbitrage. Il y a ensuite la logique
de la conservation du patrimoine, appliquée par le Louvre, qui a
l'avantage d'être moins dépendante des modes mais qui est
aussi beaucoup plus exigeante au niveau des réserves.
Vient de « mouseion » : lieu consacré
aux muses. Le premier musée est construit à Alexandrie
avec une grande salle de colloque, des portiques, des
péripatéticiens et un cénacle pour les repas.
C'est alors un lieu de culture et de poésie. Mais avec
l'incendie d'Alexandrie, ce museion disparaît et avec lui la
pratique. L'idée de musée ne refait son apparition qu'au
XVe siècle, sous la [Renaissance : période de
l'histoire|[Renaissance]], où l'on redécouvre
l'Antiquité. On cherche alors à récupérer
des textes anciens et les premières collections
s'établissent. En même temps c'est l'époque
où l'on récolte les médailles et les pièces
d'époque afin d'identifier les auteurs antiques. De nombreuse
collections de ces pièces et médailles
s'établissent un peu partout en Europe. C'est Paul Jove qui
décide le premier d'exposer sa collection de pièces et de
400 portraits d'hommes importants de son temps. Il les présente
dans une maison construite pour l'occasion à Borgo-Vico,
à côté de Côme, en Italie. En
référence au museion de l'antiquité il
décide d'appeler cet endroit musée. Les collections vont
se multiplier et passionner les princes. Les musées vont alors
fleurir dans toutes l'Europe et chacun y voit une vitrine de sa
puissance.
L'entrée principale du British Museum
Le renouveau des musées, au cours
des années 80, a particulièrement touché les
musées d'art contemporain mais aussi les musées
archéologiques et les musées de site. Ce mouvement
général, impulsé et soutenu par l'Etat, a
été repris par les collectivités territoriales qui
ont perçu la valeur symbolique de ce type d'équipement
culturel. Ces musées créés (Lille, Grenoble,
Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, Nîmes...) ou restaurés
(Nantes, Grenoble, Rouen, Lyon, Douai, Nancy, Lille ...) provoquent une
forte hausse de la fréquentation (260 000 visiteurs à
Grenoble huit mois après son ouverture). Les nouveaux centres
d'art (Le Magasin de Grenoble ou le CAPC de Bordeaux...) sont des
espaces immenses, parfaitement adaptés à l'accueil
temporaire des œuvres d'un grande diversité formelle
Dans « Le musée imaginaire »,
André Malraux s'attache en 1947 à analyser le
phénomène muséologique : « Le rôle des
musées dans notre relation avec les œuvres d'art est si
grand, que nous avons peine à penser qu'il n'en existe pas [...]
et qu'il en existe chez nous depuis moins de deux siècles. Le
XIXe siècle a vécu d'eux, nous en vivons encore et
oublions qu'ils ont imposé aux spectateurs une relation toute
nouvelle avec l'œuvre d'art. Ils ont contribué à
délivrer de leur fonction les œuvres d'art qu'ils
réunissaient ».
Page précédente