Nicolas Schöffer

Biographie

  Nicolas Schöffer fut un sculpteur et plasticien français d'origine hongroise. Il est né à Kalocsa en Hongrie, le 6 septembre 1912 et mort à Paris, le 8 janvier 1992). IL fut l'un des principaux acteurs de l'art cinétique.
Après un doctorat de droit et des cours de peinture aux Beaux-Arts de Budapest, il s'installe en 1936 à Paris, où il restera jusqu'à sa mort. Il fréquente alors l'École nationale supérieure des Beaux-Arts et travaille dans l'atelier de Fernand Sabatté.

  Avant d'être un artiste-ingénieur, il était un chercheur curieux de toutes les nouvelles technologies.
En 1936, il commence à développer un art pictural fondé sur un répertoires de formes élémentaires. Il expose au Salon d'Automne en 1937, et au Salon des Indépendants en 1938.
En 1948, il invente le spatiodynamisme, c'est-à-dire, selon sa définition, « l'intégration constructive et dynamique de l'espace dans l'œuvre plastique. ».
Pour lui, le sculpteur doit utiliser les techniques de son temps : les sculpteurs mycéens sculptaient l'albâtre avec des ciseaux de bronze, et nous devons Praxitèle et Phidias aux ciseaux de fer permettant de sculpter dans le marbre. « Les ciseaux en tant que tels ne sont ni significatifs ni éternels, et chaque époque crée ses propres ciseaux. » Aussi le sculpteur du XXe siècle doit-il utiliser les techniques électriques et électroniques qui sont à sa disposition pour animer la sculpture. Pour lui, la cybernétique, élément essentiel de son œuvre, est « la prise de conscience du processus vital qui maintient en équilibre l’ensemble des phénomènes. »
En 1954, tout cela est théorisé dans un livre, Le spatiodynamisme.

Sculpture et spectacle

  Ses recherches, le conduisent à la fin des années cinquante, vers la sculpture à laquelle il intègre ses travaux sur l'espace, la lumière et le temps. Il introduit ainsi le concept de lumino-dynamisme avec la série Lux (commencée en 1957), c'est-à-dire des sculptures produisant des effets lumineux mobiles grâce à des moteurs, des réflecteurs et des projecteurs. En 1968, il crée le Lumino, première œuvre d'art destinée à être produite de manière industrielle. Fabriqué par Philips, le Lumino affiche des effets lumineux colorés se mouvant très lentement. Il invente ainsi l'art cybernétique qui permet l'établissement d'un « dialogue entre l'œuvre et son public ».

  Il participe à de nombreux spectacles expérimentaux, dont celui réalisé en 1956 avec les ballets de Maurice Béjart autour de « CYSP1 », première sculpture cybernétique autonome, installée sur le toit de la cité radieuse de Le Corbusier à Marseille, dans le cadre du premier Festival d'avant-garde. En 1961, il crée une série de clips pour la télévision française, destinés à faire mieux s'endormir les téléspectateurs, faisant de lui un pionnier de l'art vidéo.

  Enfin, sa réflexion aboutit au chronodynamisme, avec la série des Chronos, amorcée dans les années 1970, des sculptures programmées réagissant au passage du temps, à l'alternance jour/nuit, etc. En 1973, il conçoit Kyldex1 à l'Opéra de Hambourg, une manifestation interactive où le public est invité à participer au processus évolutif du spectacle. La même année, il réalise avec la Régie Renault SCAM1, la première sculpture-automobile.

Architecture et urbanisme

  L'architecture et l'urbanisme vont lui permettre de cristalliser l'ensemble de ses recherches et de donner naisance dès 1955 à l' « œuvre d'art total », la ville cybernétique. Parmi ses projets d'espaces utopiques, on peut citer : un « Centre de loisirs sexuels », une université verticale haute de 1 km, ou un centre administraif composé de trois tours longilignes enserrées par deux énormes bâtiments à l'apparence de ballons dirigeables. En 1970, il présente son projet de TLC (Tour Lumière Cybernétique), prévue pour le quartier de la Défense (Paris), à Georges Pompidou. Le projet ne se réalise finalement pas faute de budget, et suite à la mort du président. Cet échec lui restera toujours particulièrement douloureux.

  En 1982, il est élu à l'Académie des Beaux-Arts. Trois ans plus tard, une maladie lui fait perdre de l'usage de son bras droit. Il continue tout de même à créer, explorant par exemple les sensations de surface avec sa main gauche.

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