L'art cinétique et optique est un courant artistique fondé sur l'esthétique du mouvement. Il est principalement représenté en sculpture où l'on a recours à des éléments mobiles. Mais l'art cinétique est également fondé sur les illusions d'optique, sur la vibration rétinienne et sur l'impossibilité de notre œil à accommoder simultanément le regard à deux surfaces colorées, violemment contrastées. Dans ce dernier cas de cinétisme virtuel, on parle de Op Art.
On peut voir les premières manifestations d'art cinétique dès les années 1910 dans le mouvement futuriste et certaines œuvres de Marcel Duchamp. Plus tard, Alexander Calder invente le mobile, sculpture formée de fils et de pièces métalliques qui sont mises en mouvement par le déplacement de l'air ambiant. L'expression art cinétique est adoptée vers 1954 pour désigner les œuvres d'art mises en mouvement par le vent, les spectateurs et/ou un mécanisme motorisé.
Dans les années 1950, les premières œuvres optiques sont basées sur le contraste entre le blanc et le noir. C'est alors soit la persistence rétinenne, soit l'interprétation que fait le cerveau qui va donner naissance à une illusion d'optique ou de mouvement dans l'œuvre. Victor Vasarely et Bridget Riley expriment le mieux ce début de l'art cinétique. En 1955, Vasarely publie le Manifeste jaune qui théorise l'art optique et cinétique.
Un effet de moiré est obtenu en entrelaçant des lignes d'abord noires et blanches, puis en couleur. La superposition des trames donne l'effet d'une œuvre changeante et mouvante au spectateur qui se déplace alors que les couches de lignes sont immobiles. Alberto Biasi, Dieter Roth, Jesús Rafael Soto ou encore Yvaral ont travaillé à de telles compositions.
Certains artistes opto-cinétiques se sont réunis dans un collectif, le Groupe
de Recherche d'Art Visuel (GRAV) avec pour but de permettre à tous de pouvoir
approcher leur art (Horacio
Garci-Rossi, François
Morellet, Francisco
Sobrino, Joël
Steil, Yvaral). C'est pourquoi ils ont
privilégié un art accessible directement par le spectateur où ce dernier peut
toucher et manipuler les œuvres. Ainsi le manifeste du GRAV contenu sur un tract
distribué lors de la 3e
biennale de Paris en octobre 1963 s'intitulait Assez de mystifications et
contenait les lignes suivantes :